Gabriel de Borstel appartient à la petite noblesse provinciale française. Son grand-père, Adolphe de Borstel, était le rejeton d’une ancienne famille allemande de confession protestante qui, au terme d’une vie intellectuelle et mondaine bien remplie, se retira en Loudunais, où il acquit la seigneurie de La Jaille en Saint-Marçolles. Il s’y maria avec Charlotte de Farou, fille d’Isaac de Farou, seigneur protestant de Saint-Marçolles. De cette union naquit un fils, Adolphe-Hardouin de Borstel qui, converti à la religion catholique, épousa Madeleine de Linières, soeur de l’abbé de Linières, confesseur du jeune Louis XV. C’est l’un de ses fils qui figure dans la liste inscrite dans la galerie des Batailles…
Par Bruno Chanetz. Professeur associé des universités, enseignant à l’université de Versailles (Saint-Quentin-en-Yvelines).
Les origines familiales Adolphe de Börstel, dont le nom fut francisé en Borstel, était un «gentilhomme allemand, à qui [Jean-Louis Guez de] Balzac a écrit des lettres, et donné de grands éloges», d’un très ancien lignage de Zélande. Sa famille s’était illustrée en Allemagne dès le règne de l’empereur Othon au Xe siècle et son trisaïeul, Jean de Börstel, qui vivait au milieu du XVe siècle, avait été seigneur de Wester-Eghelm dans l’archevêché de Magdebourg. Son père, Conrad de Borstel, seigneur de Gusten et de Plotzka, premier ministre d’État des princes d’Anhalt, fut gouverneur général de cette principauté. Adolphe était ambassadeur de Frédéric V, comte palatin du Rhin (1610-1620) et roi de Bohême (1619-1620) auprès de Louis XIII. En 1609, Fréderic V prit la tête de l’Union évangélique, fondée sous l’impulsion du prince Christian Ier d’Anhalt-Bernburg qui regroupait les princes protestants allemands anti-catholiques et anti-impériaux. En 1619, Frédéric V ceignit la couronne de Bohême offerte par les protestants tchèques, qui, l’année précédente, avaient défenestré à Prague les représentants de l’empereur Ferdinand II en réaction à sa politique procatholique. Cet incident marqua le début de la guerre de Trente Ans. Le 8 novembre 1620, à la bataille de la Montagne Blanche, les armées de Ferdinand II écrasèrent les troupes de l’Union évangélique commandées par le prince Christian Ier d’Anhalt-Bernburg. Fréderic V fut non seulement évincé du trône électif de Bohème, qui dès lors devint héréditaire au sein de la famille impériale des Habsbourg, mais il fut également dépossédé de sa principauté du Palatinat. C’est dans ce difficile contexte qu’Adolphe de Borstel veilla aux intérêts du Palatinat et des princes allemands (…)
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