De la République césarienne à l’Empire

LA VIE DE NAPOLEON III
© RMN (Château de Versailles)

L’ère « louis-napoléonienne » est, à bien des égards, un moment charnière de l’histoire institutionnelle de notre pays. Entre la révolution utopiste de 1848 et la tragique défaite de Sedan du 2 septembre 1870, les institutions françaises vont être animées par une succession d’événements, de transformations et de moments forts : naissance de la question sociale, élection du premier président de la République au suffrage universel, coup d’État du 2 décembre, République décennale, avènement du dernier régime dynastique…

par Gaël Nori, historien

Entre stabilité et évolutions, entre homogénéité et transformations, entre fantasmes et réalités, notre compréhension des événements qui marquèrent cette époque demeure aujourd’hui encore l’otage de réflexes partisans, dictés par une vision tronquée des choses. Pour les uns c’est un bloc indivisible forgé dans l’antre criminel du coup d’État qui ne s’achèvera qu’avec la débâcle de Sedan. Pour d’autres, il s’agirait d’un régime autoritaire né des événements et évoluant, sous l’impulsion de Napoléon III, vers plus de libertés. Et pour les derniers, il ne faudrait y voir qu’un conglomérat composé de trois périodes distinctes (autoritaire, libérale et parlementaire) dont l’Empereur serait l’unique ciment. Or, et afin de mieux percevoir le sens et la portée de ces évolutions institutionnelles, ce sont les tendances du pouvoir, les mouvements de fonds qui traversent la société et les inclinaisons du système politique qu’il semble aujourd’hui intéressant d’étudier.

La marche vers le 2 décembre Chercher à comprendre la France de Napoléon III c’est d’abord et avant tout remonter à 1848, lors – que Louis-Napoléon Bonaparte, prince français en exil, débarque d’Angleterre à la faveur de la Révolution de 1848. Dans ses bagages, le jeune prétendant rapporte de ses trente-trois années d’exil la conviction qu’un jour il dirigera la France. Comment et grâce à quelles institutions, sans doute le neveu de l’Empereur ne le conçoit-il pas très bien encore, mais sa conviction est faite que le lien qui unissait son oncle au peuple français demeure et qu’il en est désormais le dépositaire.

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