Désirée Clary : fiancée devenue reine

Dans la geste napoléonienne, la romance du général Bonaparte avec une jeune Marseillaise en 1794-95 apparaît comme anecdotique. Pourtant celle-ci se déroula dans un moment difficile de la vie du futur empereur, empêtré après Thermidor par ses amitiés jacobines. C’est au moment de cette quasi-disgrâce qu’il rencontre Désirée, fille d’un négociant marseillais, beau parti au demeurant. De leur courte histoire allait naître une relation forte qui dura tout l’Empire avec les conséquences que l’on connaît.
par Franck Favier, historien

Eugénie-Désirée Clary, née à Marseille le 8 novembre 1777, est la dernière enfant d’une grande fratrie. Son père, François Clary, né en 1725, est issu d’une famille de négociants renommés dans toute la Provence, en particulier pour ses soieries et le commerce qu’elle assurait avec le Levant. Échevin, membre de la chambre de commerce, deux fois marié, François aura treize enfants dont neuf survivront.

Ses deux mariages lui permirent de s’unir avec une autre famille de négociants, par son mariage avec Gabrielle Fléchon et par son second mariage avec Rose Somis (la mère de Désirée) fille de l’ingénieur en chef du port de Marseille.  La famille était donc aisée, disposant d’un hôtel particulier (rue de Rome), de campagnes dans les quartiers de Saint- Dominique et de Saint-Jean du Désert.

Les Clary mènent jusqu’à la Révolution, une vie heureuse. La petite Eugénie, dernière de la famille, grandit entourée d’une famille élargie aimante, d’une casa comme elle aimait le rappeler dans ses lettres, où les Clary, les Somis vivaient en bonne entente. Théâtre, pique-niques, soirées dansantes étaient le lot du quotidien de Désirée lorsqu’elle était chez son père, car le reste de la semaine elle résidait comme sa soeur Julie dans un couvent de Marseille.

À la Révolution cependant les couvents sont fermés et Désirée dut continuer ses études à domicile auprès d’un abbé. Comme elle était plutôt paresseuse et joueuse, les lacunes dans son éducation s’accumulèrent.

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