La franc-maçonnerie un pilier du régime

L’historien, ou même le simple amateur du Premier Empire, n’est pas long à rencontrer la franc-maçonnerie. Il suffit de s’intéresser à la vie de ses principaux acteurs pour découvrir qu’ils furent maçons et que cela a souvent joué un rôle dans leur itinéraire. En effet, rares sont les – grands, moyens…ou petits ! – dignitaires de l’Empire qui n’ont pas eu, à un moment ou à un autre, un lien plus ou moins fort avec les loges. Pour certains comme Cambacérès, Junot, Lacépède, Macdonald, Masséna, Regnaud de Saint-Jean d’Angély, Ségur…, elles ont même été un élément de formation de leur jeunesse. Des amitiés, des sensibilités informelles au sein du pouvoir, s’expliquent en partie par une commune fréquentation des loges avant la Révolution, lorsque ces futurs cadres de l’Empire n’étaient encore que des jeunes gens qui cherchaient leur chemin dans la société d’Ancien Régime. Un rapide regard sur l’annuaire du Grand Orient de France entre 1804 et 1815 suffit à illustrer ces liens étroits entre le régime napoléonien et la franc-maçonnerie. On peine à découvrir quelques membres du gouvernement impérial qui n’appartiennent pas parallèlement à l’état-major maçonnique.

Les loges au coeur du régime napoléonien
Cette présence maçonnique importante au sein du Premier Empire, si elle n’est pas niée, a souvent été sous-estimée. En raison de leur propre sensibilité, ceux qui se sont penchés sur la maçonnerie impériale – historiens des loges ou de l’Empire – proposent trop souvent des analyses selon deux modèles. Soit on la tient pour la fantaisie d’une bourgeoisie enfin parvenue sans grande conséquence politique – on rappelle alors cette phrase de Napoléon, probablement apocryphe, ironisant sur l’archichancelier qui présidait les banquets maçonniques avec le même sérieux que les séances du Conseil d’État ; soit on dresse le portrait d’une maçonnerie étroitement contrôlée par la terrible police de Fouché et la période napoléonienne ne représente alors, dans l’histoire sainte de la République, que les années où le ressort se comprime à l’aube du siècle des Révolutions. Si les loges se sont livrées avec délice aux fastes de l’apparat «Empire » et si, bien sûr, la police les gardait à l’oeil – comme l’ensemble du corps social ! – ces grilles d’interprétation paraissent cependant réductrices et simplistes. Notre hypothèse est au contraire que les loges sont, au coeur même du régime napoléonien, l’un des piliers du Premier Empire.

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