Le général Pellé soldat, diplomate et artiste

«Certains hommes sont célèbres pour leurs exploits militaires, d’autres pour leur finesse politique, certains pour leurs qualités diplomatiques, quelquesuns pour leurs subtilité littéraire ou pour leur sensibilité artistique. Le général Pellé appartient à cette catégorie rare qui semble avoir cultivé toutes ces dimensions en une seule vie. […] Sa vie reflète partout ce subtil équilibre : on y reconnaît la précision et la légèreté, l’autorité et la tolérance, l’application et l’humour, l’acuité et le recul, la perspicacité et le détachement d’un homme universel et libre.»

Une carrière toute entière dédiée aux armes Dans la France de la revanche, Maurice Pellé est élevé pour devenir soldat. Né à Douai le 18 avril 1863, il est le second des quatre enfants de Charles Pellé et Céline Bruneau. Fils et frère de polytechniciens, il entre à l’École polytechnique en 1882 puis intègre l’École d’artillerie de Fontainebleau en 1884, avant d’être admis à l’École de Guerre en 1893 d’où il sort deuxième, deux ans plus tard.

Tout d’abord affecté à l’état-major du ministre de la Guerre Billot en 1896, l’officier connaît ensuite une grande variété de postes et d’affectations, en détachement ou bien à l’état-major de l’Armée. En 1900, il est appelé à Diego-Suarez (Madagascar) pour être l’officier d’ordonnance de Joffre, alors colonel. Diego-Suarez, colonie française depuis peu, est une des bases navales destinées à faire concurrence à l’hégémonie de la Grande-Bretagne dans les mers lointaines au cas où le Canal de Suez serait fermé à la navigation. Joseph Gallieni y est gouverneur général, Hubert Lyautey son chef d’état-major. Entre trois futurs maréchaux, le capitaine Pellé est à bonne école. Il y restera pendant trois ans. L’officier a en charge l’instruction et l’organisation logistique des soldats, la coordination des travaux de fortifications. À l’été 1903, il gagne son quatrième galon de chef d’escadron et est fait chevalier de la Légion d’honneur.

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