Dossier – Le siège de Belfort (3 novembre 1870 – 18 février 1871)

Parmi les nombreux sièges engagés par les armées prusso-allemandes, celui de Belfort présente deux caractéristiques : il est tardif, puisqu’il commence seulement le 3 novembre 1870, quelques jours après la capitulation de Bazaine à Metz survenue le 27 octobre ; et il s’achève dans l’honneur puisque son défenseur, le colonel Pierre Denfert-Rochereau, qui a résisté pendant 103 jours à toutes les attaques, ouvre les portes sur l’ordre du gouvernement provisoire d’Adolphe Thiers. Denfert-Rochereau et ses soldats sont sortis libres de la forteresse et avec leurs armes le 18 février 1871 : ce fait exceptionnel que Belfort partage avec la petite garnison de Bitche, a assuré à Denfert-Rochereau une réputation et un prestige dont aucun autre officier français n’aurait pu se prévaloir.

Une entrée tardive dans la guerre franco-allemande
Belfort est une petite ville d’un peu plus de 8 000 habitants défendue par une garnison d’environ 2 000 hommes. En raison de sa position géographique, la place reste à l’écart des événements militaires du début de la guerre franco-allemande. C’est un lieu de passage pour les soldats et les unités qui se rendent en Alsace. Denfert-Rochereau, qui dirige seulement le génie de la place, utilise ce répit pour renforcer ses défenses extérieures et améliorer les redoutes des Perches. Après le désastre de Sedan et les événements parisiens du 4 septembre 1870, la garnison et les habitants accueillent sans réserve la proclamation de la République. (…)

Une vaine tentative de délivrance
Le colonel Denfert défend Belfort avec énergie et détermination. Il réussit à communiquer par la Suisse avec Gambetta, installé à Tours ; il sait aussi qu’il ne peut guère attendre de secours ; sa crainte est l’affaiblissement progressif des défenseurs et le risque de subir le sort des autres places, c’est-à-dire d’être acculé à la capitulation. Tout son patriotisme républicain se dresse contre cette solution désastreuse. Denfert ne veut pas être comparé malgré lui au « traître » Bazaine ! (…)

Belfort, la cité du Lion
Le gouvernement de Thiers engage à Bruxelles les négociations qui aboutissent au traité de Francfort signé le 10 mai 1871. Bismarck, désireux de faire une concession à Thiers, accepte de détacher Belfort des territoires que les préliminaires de paix avaient prévu d’annexer. Sa résistance exemplaire avait surpris les Allemands. En contrepartie, Bismarck obtient une petite compensation en Lorraine, soit 18 communes supplémentaires. Lors du débat sur le vote du traité de Francfort à l’Assemblée nationale, Thiers se fait l’avocat convaincu de cette solution ; il explique que Belfort ferme la porte de Bourgogne et que la forteresse peut empêcher l’invasion de la vallée de la Saône.  Les députés suivent Thiers et approuvent le traité de paix : Belfort et 106 communes du Haut-Rhin restent françaises et forment bientôt ce que l’on va appeler le Territoire.(…)

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