L’Empereur et l’Académie française

La vieille dame du quai Conti a toujours été en coquetterie avec le pouvoir, tantôt flagorneuse, tantôt opposante ou méprisante, et les chefs d’État n’ont que récemment renoncé à tenter d’y introduire leurs partisans ou de faire échouer leurs adversaires. Il n’y a pas si longtemps que le général de Gaulle en barra longtemps l’accès à Paul Morand.

Dossier réalisé pat Georges Poisson, Conservateur général du Patrimoine

Sous Charles X, pour la seule fois de son histoire, l’Académie avait osé s’élever officiellement contre une décision gouvernementale, la célèbre loi sur la presse de 1827 surnommée « loi de Justice et d’Amour ». Le roi avait sévi, et par la suite l’Académie se contenta d’actions plus souterraines. La guerre des romantiques Arrivant au pouvoir en l848, Louis-Napoléon Bonaparte dé – bou chait dans une querelle littéraire vieille de vingt ans : le romantisme allait-il enfin achever de forcer les portes de bronze du quai Conti ? Lamartine n’avait été élu, en 1829, qu’au quatrième essai, Nodier, en l833, qu’au troisième, Hugo, en 1841, au cinquième, Vigny, en 1845, au sixième, et s’était fait durement étriller lors de sa réception. Mais la compagnie avait laissé échapper Stendhal et Balzac, qui allait bientôt mourir, n’avait trouvé qu’un duc bien élevé pour succéder à Chateaubriand et se refusait à parler d’Alexandre Dumas, couvert de femmes et de dettes, de Théophile Gautier ou Nerval, bohèmes et forçats du journalisme.

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