L’attentat de Damien (5 janvier 1757)

ATTENTAT_DE_DAMIEN
© RMN

En ce premier mercredi de l’année 1757, Louis XV séjourne à Trianon avec Madame de Pompadour. La veille du jour des Rois, le 5 janvier, il décide de se rendre à Versailles pour prendre des nouvelles de sa fille, Madame Victoire, qui est souffrante. Il reste une partie de l’après-midi auprès de la princesse et commande sa voiture pour cinq heures et demie afin de retourner à Trianon. À six heures, il s’apprête à descendre dans la cour où son carrosse l’attend, entouré d’un cordon de gardes du corps (« la garniture bien faite », comme l’écrit le duc de Croÿ). Depuis son appartement du premier étage, il emprunte son escalier particulier (le degré du Roi), traverse la petite salle des gardes, située au rez-de- chaussée et dont la porte vitrée donne sur la Cour royale.
Par Arnolphe Masas. Historien.

Dans la plus grande confusion Louis XV est accompagné du dauphin et de quelques officiers : le marquis de Montmirail, colonel des Suisses, le comte de Brionne, grand écuyer, le marquis de Beringhen, premier écuyer, et le duc d’Ayen, capitaine des gardes, qui marche immédiatement derrière lui comme le veut l’étiquette. Au dehors, entourant les voitures, un cordon de gardes du corps, des valets portant des flambeaux, car la nuit est tombée, et les quelques spectateurs qui ne manquent jamais de se placer sur le passage du monarque pour l’apercevoir. La salle des Gardes communique avec la cour par quelques marches (aujourd’hui, cette différence de niveau n’existe plus au niveau de la porte elle-même: les marches ont été déplacées au fond de la pièce). Au bas de la dernière marche, Louis XV, emmitouflé dans son manteau, est brutalement bousculé par un inconnu en redingote brune, le chapeau sur la tête. On croit à un paysan étourdi. Le roi dit simplement : « On m’a donné un grand coup de coude » (ou un coup de poing selon les sources). Le dauphin s’adresse au quidam: « Est-ce que tu ne vois pas le roi? », tandis que l’un des gardes lui ôte vivement son chapeau, qu’il est le seul de l’assistance à avoir gardé sur la tête. La scène est confuse et se déroule très rapidement. Soudain, le roi, qui, par réflexe, a porté la main à son côté droit, la retire pleine de sang et s’exclame : « Je suis blessé, et c’est cet homme qui m’a frappé ! » Aussitôt, c’est l’affolement.

Pour lire la suite de l’article, commandez en ligne Château de Versailles n°6 sur boutique.soteca-editions.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *